· 

Pas si simple ce Schéma…. Sophrologie

Pas si simple ce schéma

1.     Qu’est-ce que le schéma corporel ?

Comment définir ce schéma corporel dont on parle tant et qu’on ne voit jamais ?

Le schéma corporel n’est pas une « figure du corps » comme une autre, en fonction de 2 caractéristiques :

La première, il est du cote de  la perception, donc de la connaissance ; en tant que tel, il représente sans doute l’effort le plus évident pour se rapprocher d’une certaine « réalité » du corps vécu ; ce qui peut lui conférer, comme nous le verrons, un intérêt particulier sur le plan thérapeutique.

A la base du schéma corporel, il y a un constat de fait qui s’exprime par nos sensations cénesthésiques (sentiment vague que nous avons de notre être – voire notre corps – indépendamment du concours des sens comme la fatigue ou le bien-être ; ou un même sentiment que nous avons de notre existence grâce à la sensibilité organique vague et faiblement consciente à l’état normal : source wikipedia), musculaires, voire notre perception du corps dans l’espace.

Toutes choses qui en font un « concept limite ».

Il permet de distinguer la perception du corps propre des images pathogènes qui peuvent venir l’oblitérer.

La deuxième : seul peut-être parmi les autres figures du corps, il est susceptible d’un certain travail. En ce sens, il est capable d’une évolution (inconscient, préconscient, et conscient) qui va autoriser ce travail ;

Pour être concret, dans la plupart des cas nous n’avons aucune conscience de notre schéma corporel. Supposons que je sois une skieuse qui se prépare à un saut d’obstacle, j’ai tout intérêt à avoir une « préconscience » de mon schéma corporel pour réaliser le geste en question.

Enfin, et c’est là le propos de la sophrologie, je peux, par entrainement, me rendre compte de ce schéma corporel accompagne la prise de conscience de moi-même : je suis ce corps-là, à la base de mon sentiment de sécurité et d’identité.

Toutes choses qui en font un concept opératoire.

 

Il s’agit de la prise de conscience du schéma corporel comme méthode d’accès à l’autonomie du sujet, à travers la prise de contrôle de son corps propre et de ses possibilités d’action.

 

1.     2. A quoi sert le schéma corporel ?

Plus je pratique la sophrologie et plus je constate que, de cette apparente fragilité conceptuelle, le schéma corporel comme réalité vécue tient toute son efficacité.

En tant que concept-limite, il autorise une séparation des images pathogènes du corps vis-à-vis du corps propre. Nous l’utiliserons dans les troubles du comportement alimentaire et dans l’approche de l’hypocondrie. En l’occurrence, il apparaît que seule la mise à distance des images fantasmatique du corps permet un réajustement du vécu corporel. En ce sens, il est support de réalité.

En tant que concept opératoire, il favorise une reconstruction du sujet. Elle n’aurait peut-être pas était envisageable sans la prise de conscience du schéma corporel à travers ses différentes composantes et leur intégration aux différents niveaux de la personnalité. En ce sens, il est support d’identité. A cet égard, j’ai souvent pris conscience de ce que peut être une simple sophronisation de base (technique courte de sophrologie), selon la façon de la pratiquer : ou bien nous considérons qu’il s’agit d’une simple mise en détente, en conséquence, nous n’apportons pas grand-chose de plus que les nombreuses méthodes de relaxation auxquelles nous sommes confrontés ; ou bien, il s’agit d’un véritable travail visant, par la prise de conscience du sujet, et cela change tout.

 

En conclusion :

S’agissant d’un concept pédagogique, le schéma corporel, en tant que réalité vécue, tient toutes ses vertus : il n’y a d’intérêt que par rapport à la façon dont nous nous en servons.

Il me parait bien refléter la vocation de la sophrologie : elle consiste à non pas « accompagner » nos patients, comme nous l’entendons trop souvent, mais à fournir les moyens pour qu’ils redeviennent les sujets de leur propre reprise en main.