La sophrologie chez les seniors

Le processus de vieillissement fragilise le corps, le psychisme et les relations sociales. Il entraîne un certain nombre d’adaptations de notre manière d’être présent au monde. Le sens que nous donnons aux choses et à notre existence est fonction de l’état de notre organisme, de son intégrité et de notre humeur. Notre regard sur le monde est différent si nous sommes en bonne santé ou malades. La conscience que nous avons des choses est directement liée au bon fonctionnement de l’organisme. Le dysfonctionnement de notre vue ou de notre ouïe donne plus de place à l’activité imaginaire et fantasmatique, d’où la déformation de notre rapport à la réalité environnante. Chez les personnes âgées, l’altération du fonctionnement corporel ou sensoriel modifie la vision du monde, la manière de le percevoir ou de le ressentir.

Lorsque la mémoire, l’intellect, le jugement, l’attention, sont altérés, ils ne permettent plus d’appréhender le monde extérieur de la même façon.

Rappelons qu’en France, 500 000 personnes sur près de 11 millions de plus de 60 ans et 8 millions de plus de 65 ans souffrent de troubles de la mémoire associés à d’autre manifestations de dégradations intellectuelles.

 

Rôle du Sophrologue :

Le rôle du sophrologue est de prévenir ou de limiter les effets de l’âge sur la conscience par un entrainement des capacités d’attention, de mémorisation, de compréhension, de relation au corps, à chacun des 5 sens. Parallèlement à la médecine, et aux soins qui peuvent être dispensés, nous savons très bien qu’une fonction corporelle entraînée tend à se maintenir d’avantage qu’une fonction non utilisée. Un muscle qui ne travaille pas tend à s’atrophier. Avec l’âge, les fonctions cognitives ont besoin d’être entraînées. Comprendre, apprendre, se souvenir, calculer.

Il existe un entrainement sophrologique de la mémoire, basé sur l’évocation de souvenirs, l’association des souvenirs entre eux et leur description.

Chez les personnes âgées, la mémoire s’altère dans sa capacité à garder de nouvelles informations. Les souvenirs anciens tiennent plus longtemps que les souvenirs récents. Dans la démence, il n’y a plus de lien entre un événement passé et un événement récent. Les différentes photos de l’album ne sont plus reliées, il n’y a plus d’association d’images entre elles. Au début, les phénomènes sont temporaires puis ils deviennent permanents. Le processus d’entrainement spécifique à la sophrologie aide à une certaine stabilisation.

 

Comme dans le yoga, l’entrainement du vécu corporel est important :

Avec l’âge, il peut y avoir une tendance à désinvestir le corps. La maladie ou l’altération physique peuvent entraîner une perte d’intérêt pour le corps, voire d’estime de soi. Grâce à la sophrologie, le sujet réapprend à sentir son corps, se l’imaginer, décrire et nommer les sensations positives ressenties, le sentiment qu’il a de lui-même. Il est important de garder un contact avec des sentiments vitaux positifs. La méthodologie du sophrologue doit bien sûr être adaptée aux capacités physiques et mentales de chacun. L’entrainement sophrologique s’intéresse aussi au rapport au temps et à l’espace. Plus on vieillit, plus le passé s’allonge, plus l’avenir se rétrécit.

L’activation positive de l’imagination et des projets est aussi nécessaire à tout âge. La sophrologie, par ses techniques d’entrainement, stimule aussi ces fonctions indispensables à notre bon équilibre.

L’entrainement du langage, du rapport aux objets et à leur utilisation, est également nécessaire. Nous connaissons tous la formule « retourner en enfance ». Dans la démence, la capacité de nommer les choses, de savoir les reconnaître et de s’en servir s’altère. C’est le processus inverse des acquisitions de l’enfant qui découvre les objets, apprend à les reconnaître, à s’en servir et à les nommer. Des exercices sophrologiques adaptés peuvent soutenir la défaillance de ces fonctions.

 

Pour conclure :

Si la sénescence est un processus normal, la sénilité, elle, est pathologique.

Le vieillissement physique et intellectuel n’atteint pas chacun de façon identique.

Il existe des différences importantes.

Nombre de personnes âgées gardent des capacités exceptionnelles jusqu’à un âge avancé. D’autres s’altèrent prématurément.

Un corps ou un esprit qui ne sont pas entraînés vieillissent plus vite.

L’entrainement sophrologique des capacités corporelles ou mentales permet une véritable prévention des dommages de l’âge. La vieillesse ne doit plus être envisagée comme une déchéance de l’être humain mais comme un temps d’accès à la sagesse, pour occuper pleinement sa place au sein des âges de la vie.

 

 

 

 

Source : Sophrologie pratiques et perspectives